Béchir Ben Yahmed (1928-2021) : itinéraire d’un pionnier du journalisme panafricain et homme d’influence politique

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Titre
Béchir Ben Yahmed (1928-2021) : itinéraire d’un pionnier du journalisme panafricain et homme d’influence politique
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Résumé
"Plusieurs, sont les hommes d’origine djerbienne, qui ont marqué, la scène nationale, mais ceux qui ont animé les devants de la scène internationale, sont rares. Parmi ces rares hommes on cite feu Béchir Ben Yahmed, qui pendant plus de soixante années a pu animer la presse internationale et tisser des « réseaux invisibles » d’influence politique sur tout le continent africain et dans le Monde arabe. Né en 1928 à Djerba, Béchir Ben Yahmed aurait dû être épicier, comme son père, mais grâce à ses qualités multiples : une intelligence exceptionnelle, son ouverture, son réalisme et sa vocation pour le savoir et surtout son art d’écouter l’autre … etc., il a pu acquérir une place dans la cour des Grands. En effet, il a été un acteur majeur de l’indépendance tunisienne, le confident et le bras droit de Habib Bourguiba lors des négociations sur l’autonomie interne à Paris (de 1954 à 1955) puis sur l’indépendance totale en 1956, puis son jeune ministre de l’Information (à 28 ans). Il aurait pu ne faire que de la politique et viser haut, mais sa conviction que la liberté de la presse soit le véhicule de la liberté d’opinion et par-delà de la liberté de penser, l’a poussé à démissionner du gouvernement tunisien pour lancer son propre journal ’’Afrique Action’’ à Tunis (le 17 octobre 1960) et ‘‘Jeune Afrique’’ à Rome (le 21 novembre 1961 puis à Paris à partir de 1965), où dans ses articles parricides, il fulminait contre le gouvernement personnel de Bourguiba et son parti unique au pouvoir, le Néo- Destour. BBY entendait, bien que présent à la cour, il n’était pas là pour courtiser, ni pour faire de la figuration. L’important pour lui est de participer, mais il est tout aussi essentiel de prendre part à « l’action » et de ne pas taire ses pensées. Patron de presse à Paris avec son magazine ‘‘Jeune Afrique’’ destiné pour tout un continent à peine sorti des nuits coloniales, il savait que cela a un prix, soit l’ambition pour un si noble dessein de vie, ou bien la soumission totale aux régimes mis en place en Afrique et dans les pays arabes au lendemain des indépendances nationales. À travers ses mémoires posthumes intitulés « J’assume », ses éditoriaux, ses entretiens durant près de soixante années de presse avec les leaders et les chefs d’états africains et asiatiques : Habib Bourguiba, Mohamed Masmoudi, Ben Ali, Mohamed V, Hassen II, Léopold Sédar Senghor, Abdou Dhouif, Ahmed Ben Balla, Haouari Bou Mediane, Abdelaziz Boutaflika, Ahmed Ben Salah, Ho Chi Minh, Laurent Gbagbo … etc., ainsi que les témoignages de ceux qui l’ont côtoyés et collaboré avec lui : Abdelaziz Dahmani, Ridha Kéfi, Souhir Belhassen, François Soudan, Paul Balta…, nous envisagerons retracer le parcours de ce « militant » politique et précurseur de l’information dans tout le Tiers Monde. Par la suite, nous essayons de répondre à une question pertinente qui ne cesse de se poser : comment ce journaliste Djerbien a pu transformer le siège de son magazine ‘‘Jeune Afrique’’ (sis à 57 bis, rue d’Auteuil 75016 Paris) en « un réseau d’influence politique », non seulement en Tunisie, mais aussi dans les pays arabes et le Monde afro- asiatique francophone et établir des relations étroites avec leurs rois et chefs d’états, ainsi qu’avec leurs opposants et contribuer parfois à faire tomber certains régimes? De même pour les chefs d’états français : Valéry Giscard d'Estaing, François Mitterrand et surtout Jacques Chirac…, avec lesquels il a eu des entretiens et des relations amicales. Enfin, à travers une analyse profonde des éditoriaux de ce pionnier de la presse libre : « Ce que je crois », nous tentons de saisir ses points de vue sur les principales questions d’ordre national, maghrébin, africain et arabo- musulman, notamment sur la cause palestinienne et voir à tel point ses écrits étaient réalistes et bien fondés. Dans ce sens et dans un de ses articles intitulé ‘‘ L’impossible Etat palestinien ’’ (l’éditorial de Jeune Afrique du 24 octobre 2014), BBY avait écrit à l’encre vive : « … Il faudra bien, à un moment, procéder à cette reconnaissance », mais en connaissance des rouages politiques en Occident, il était persuadé que la reconnaissance de l’Etat palestinien était « impossible !»."
Type
colloque
Date
2025-05-23
Couverture spatiale
Houmt-Souk
présenté lors de
جزيرة جربة عبر التاريخ: من المحليّة إلى العالميّة | L'île de Djerba à travers l'histoire : Du local au mondial
Langue
fre

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