L’Orf du M’Zab versus la configuration étatique en Algérie : De la Convention de 1853 à l’unification législative après 1962
Contenu
- Titre
- L’Orf du M’Zab versus la configuration étatique en Algérie : De la Convention de 1853 à l’unification législative après 1962
- Créateur
- Elalouani, Nadir
- Sujet
- Droit coutumier -- Mzab
- Résumé
- La communauté ibadite du M’Zab, en Algérie, a suivi des pratiques fondées sur l’Orf (droit coutumier), administrées par des institutions traditionnelles telles que la halqa des Azzaba et la Jama’a, responsables de la gestion des affaires locales selon les valeurs de l’islam ibadite. Ce modèle de gouvernance a perduré pendant la période coloniale avec une tolérance par l’administration française, qui avait permis aux Mozabites de maintenir leurs juridictions et normes coutumières en parallèle de l’autorité coloniale, dans le cadre de la Convention de protectorat de 1853. À partir des années 1940, l’adoption d’un nouveau statut de l’Algérie unique a constitué un changement important en intégrant cette communauté à l’Algérie et ses institutions politiques (Assemblée algérienne). Cette période a été marquée par la figure du réformiste ibadite cheikh Bayoud. L’intégration fut contestée par les conservateurs ibadites, opposés à cette démarche, mais a favorisé la Convention qui protège les valeurs coutumières (Jomier, 2020). Au cours de l’indépendance de l’Algérie, les autorités en place ont refusé de réintroduire les anciennes particularités des régions berbères dans l’ordre juridique du pays, en unifiant le système législatif et institutionnel sur tout le territoire national (Cherifi, 2015). Cette démarche du pouvoir central révolta les Mozabites, notamment les conservateurs, et entraîna l’incohérence et la difficulté d’adaptation entre la culture des Ibadites et le discours national. Cela produisit une dualité institutionnelle dans la gestion des villes, entre les institutions étatiques soumises au droit national et les institutions traditionnelles soumises à l’Orf local (Goulliane, 2020). Cette réalité post-indépendance de la région du M’Zab interroge les questions politiques et juridiques de l’intégration nationale dans l’Algérie nouvelle, à la lumière du moment colonial, tant que les Ibadites ont une volonté de promouvoir l’Orf, de protéger la culture locale et de continuer à préserver les anciennes règles de l’ordre institutionnel. Pour aborder ce sujet, nous allons discuter de trois points essentiels à travers la relecture des dispositions de la Convention de 1853 (1) avant de redécouvrir les raisons de l’intégration nationale adoptée par le cheikh Bayoud et ses effets sur l’Orf local avant 1962 (2), et d’aborder l’avenir de l’Orf du Mzab après l’unification juridique et administrative à partir de la première année de l’indépendance (3).
- Type
- Communication
- Date
- 2025-06-24
- Couverture spatiale
- Strasbourg
- présenté lors de
- 6e Congrès des études sur le Moyen-Orient et les mondes musulmans
- Langue
- fre
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